Le kiai doit pénétrer le coeur du jury
Les effets du kiai sont tout aussi nombreux qu’importants. Il donne de la tonicité en même temps qu’il permet de mettre l’adversaire sous pression en le dissuadant d’attaquer. Même dans la vie de tous les jours, il est des occasions où un bon cri permet de rassembler ses esprits et de se reconcentrer. Au kendo, un bon cri affute l’esprit, augmente la confiance en soi et ajoute de la puissance au sabre lors de l’attaque.
Après avoir salué et s’être relever de sonkyo, la bataille du ki et des kensen commence. Lors des passages de grade, je considère comme primordial si le candidat a poussé un cri susceptible ou non de retenir l’attention de l’examinateur. Quand je siège au jury d’examen, je vois souvent des gens qui sont déjà trop sous pression avant même de monter sur l’aire de combat. Voilà une mauvaise façon de se faire remarquer. Si qui attirera l’attention des examinateurs c’est un kiai fort, perçant et impitoyable. Ce qui frappe lors des passages de grade c’est que les candidats crient aussi fort qu’ils le peuvent. Il y a cependant une nette différence entre crier le plus fort possible et libérer un kiai qui pénètre au coeur des membres du jury. J’ai parfois entendu des commentaires de la part de candidats qui avaient échoué à l’examen, et qui disaient qu’au moins ils avaient fait entendre un bon kiai. Mais c’est bien plus profond que ça: le kiai doit fort sortir le candidat du lot et cela ne peut s’atteindre qu’en s’entraînant énormément.