Toujous s’entraîner à être le premier
Après mon échec au passage du 8ème dan, mon professeur de l’époque, NAKAKURA Kioyshi, m’a dit: “Mais qu’est-ce que tu fiches?! Présente-toi et fais le kendo que tu as l’habitude de faire. C’est une chose d’avoir un large éventail de techniques à sa disposition, mais men reste bien la plus difficile. Tu as travaillé très dur sur men pendant toute ta carrière de kendo, alors vas-y et montre au jury comme il est bon!”
L’année suivante j’ai fait ce qu’il m’avait dit et je me suis concentré sur les attaques men. J’ai réussi; ça m’a pris bien du temps avant d’avoir le déclic, mais ce détour m’a permis de comprendre qu’en fait, j’étais sur la bonne voie depuis le début. Je serais éternellement reconnaissant à mon professeur de m’avoir fait prendre conscience de cela.
Le professeur NAKAKURA fut ma plus grande source d’inspiration. C’est même lui qui m’a appris à tenir un shinaï. Il disait toujours: “fais ce que tu as à faire, mais arrange-toi pour toujours être le premier!” J’ai appris cette leçon lorsque je mis mon men pour mon premier entraînement à l’académie de police. Le professeur NAKAKURA semblait extrêmement en colère après les nouvelles recrues, en particulier à cause de leur lenteur. “Ecoutez bien vous tous, le cours d’aujourd’hui portera sur comment rester assis en seiza pendant 90 minutes!” Et c’est ce que nous avons fait! Ce qu’il essayait de nous apprendre c’était d’épurer nos gestes et de prendre l’entraînement très au sérieux. A partir de ce soir-là, je me suis mis à m’entraîner à mettre mon men le plus rapidement possible. Mes compagnons de chambre me chronométraient. Le professeur NAKAKURA mettait son men et était prêt à pratiquer en à peine plus de 20 secondes. Mettre mon men et être près plus vite que lui est devenu mon obession. Mon entraînement s’attardait bien après l’extinction des feux. Lorsque j’ai été affecté à l’escouade anti-émeute mes efforts avaient porté leur fruit: j’arrivais à mettre mon men presqu’aussi vite que le professeur NAKAKURA.