Le kendo: une affaire de mesures opportunes
Comprendre, juger, décider, agir, sont simultanés. Exercez-vous jusqu’à disposer d’un très bon déplacement automatique. Mon maitre disait : « le kendō est affaire de mesures opportunes ». Lors de l’assaut, on dialogue avec aite. Si l’on se rend compte de ce qu’il y a lieu de faire, on en fait l’analyse, on prend sa décision et on agit ; tout cela dans un même temps. Si le moindre temps s’insère entre juger, décider, agir, on est à découvert. Comprendre, juger, décider, agir étant simultanés montre que le kendō consiste, entr’autre, à devoir prendre des mesures opportunes. Disposer d’une réplique juste, « collant » instantanément aux mouvements d’aite, exige des déplacements réalistes et appropriés. À cet effet, le hara est également nécessaire ; si le hara travaille on n’est pas déstabilisé par les velléités d’attaque (seme) de aite et l’on parvient par auto-matisme à adopter l’acte qui convient le mieux. Pour rendre cela possible, je pense qu’il faut se mettre au travail (keiko).
Au cours des keiko on rencontre de nombreuses situations; si l’on a de la réussite, on connaît aussi l’échec. Il est toujours important de considérer leurs processus après coup et pas uniquement quand on a échoué, mais aussi quand on a triomphé. Je pense qu’il faut que ce soit comme un devoir qui rester à faire à la maison. Aux prochains keiko, il faut mettre à l’épreuve les réponses qu’on s’est forgées. Pour parachever une technique, n’est-il pas nécessaire de persévérer dans ses efforts avec conviction ? Peut-être cela demande-t-il un plus long temps, mais au final, là est la voie du progrès. Par la recherche inventive de procédés divers, les résultats obtenus évoluent chaque jour. Je pense qu’ils sont reliés entr’eux au profit des techniques concernées. C’est précisément par l’assimilation de nombreuses expériences qu’on arrive à utiliser les meilleurs procédés imaginés qui répon-dent instantanément aux situations rencontrées. Ce n’est pas l’apanage que du kendō, c’est la même chose dans la vie courante.
C’est ce qui est exprimé dans la profession de foi du kendō: « la voie de la formation de l’Homme passe par la pratique de la loi du sabre ». J’ai encore des piles de devoirs à faire ! Si je veux écourter ma démarche pour améliorer encore mon kendō, je vais revenir à l’exercice du kihon pour avancer sérieusement.