Comprendre, décider, se déterminer, agir
Il m’a fallu cinq ans pour que me soit attribué le 7ème dan. Je crois que j’accordais trop de crédit à un kendō de shiai, où vitesse et temps opportun priment. Dès lors, j’ai dû admettre la faiblesse et l’intempestivité de mes uchi. Après deux échecs je me suis abstenu de me présenter à l’examen. J’ai d’abord repris le kihon et je me suis aperçu que je pouvais pénétrer jusqu’à une certaine distance sans détruire ma garde pour frapper. Le kendō se résume en quatre points: comprendre, décider, se déterminer, agir. Si cet enchaînement des dispositions s’engrène bien, il aboutit au yukōdatotsu. J’ai compris que ce qui est à l’origine du bon déroulement de ce processus est la garde.
Déstabiliser aite présuppose que l’on soit soi-même inébranlable. Si l’on reste impavide face à lui, notre garde non-plus ne peut être affectée. J’ai compris qu’il fallait asseoir cela sur le hara. Dans la garde d’un individu qui maîtrise son hara se ressent la puissance, alors que s’il est soumis à l’inquiétude son esprit se trouble. L’impression qui me reste est celle du Professeur Nazaraki. Sa garde imposante rendait son attitude majestueuse. Avec le désir d’en faire autant, je me suis attaché à comprendre les mécanismes du hara.