Nemaki ou pyjama ?
Un jour, je dis au maître que je faisais grand cas de son grand secret pour devenir très fort en kendo. « Oh vraiment!? répondit-il, mais à ce propos, que portez-vous pour aller au lit?« . Me voilà abasourdi une nouvelle fois par ses étranges questions. « Euh…, fis-je. « Alors, dit-il, vous devriez mettre un nemaki (NdT: vêtement de nuit traditionnel semblable au yukata, le kimono d’été), et non ce truc… pajama. » J’étais complètement perdu. Quelle relation y avait-il entre son secret et cette question? « Rappelez-vous les scènes de certains feuilletons télévisés. Les personnages sont toujours en pajama lorsqu’une dispute conjugale éclate. Aucune querelle n’est possible en nemaki, dit-il en éclatant de rire comme Mito-Koman-sama (NdT: héros d’une série éponyme qui dura plus de 20 ans et qui fut très populaire au Japon. C’est l’histoire de Mitsukuni Tokugawa. L’intrigue se déroule au XVIIème siècle.)
Mais pourquoi nemaki et non pyjama? Pourquoi est-il venu me raconter cela alors que je lui parlais de son secret? Vous l’avez sans doute deviné. Lorsqu’on porte un pyjama, se déshabiller prend du temps. En revanche, avec un nemaki, on peut aisément ouvrir le pan de devant. Eh oui, l’essence du « prendre soin de sa femme » passe aussi par là.
Ainsi, mon secret de kendo est de « bien prendre soin de sa femme », dont la méthodologie est « se mettre au lit en nemaki ». Je ne plaisante pas. Surtout ne vous méprenez pas sur ce que je dis. Si votre kendo vous est source de soucis, pourquoi ne pas contempler à nouveau le visage de celle qui dort à côté de vous. Etre un bon couple semble chose aisée, mais c’est aussi très difficile.
Je suis bien déterminé à pratiquer le « bien prendre soin de sa femme » et à me consacrer pleinement au kendo. C’est pourquoi je dévoile ça dans ce chapitre dédié au secret.
A propos, dernièrement j’ai assisté au mariage d’un ami, et on m’a demandé de faire un discours. J’ai donc dévoilé ce secret et les gens sont venus me voir plus tard pour me dire qu’ils avaient été très touchés. J’ai évidement offert au jeune couple… un nemaki.