Dans les koryu (écoles traditionnelles d’escrime japonaise), chaque école est détentrice de secrets qu’elle conserve en héritage des prédécesseurs. Il est admis que jadis ces secrets se transmettaient oralement du maître à son fils. Mais aujourd’hui, bon nombre de ces secrets sont rendus publics. Cela est essentiellement dû au fait que nous n’avons plus à nous battre au sabre au péril de nos vies et que par conséquent la nécessité de les maintenir confidentiels a disparu. En même temps il a toujours existé une petite crainte qu’ils disparaissent suite à une défaillance des héritiers. Les secrets ne sont pas uniquement des enseignements de grande valeur, ce sont aussi des héritages culturels. Dans ces circonstances, beaucoup d’écoles ont pris la décision de dévoiler leurs secrets au public afin qu’ils perdurent en tant qu’élément de la culture japonaise.

Je suis convaincu que la progression personnelle en kendo réside dans le concept de Jitoku (appropriation des choses). Aussi, connaître des secrets et les maîtriser sont deux choses distinctes. En fait, certains secrets peuvent nous sembler très anodins. Toutefois, ces secrets sont bien une forme de connaissance simple mais condensée de ce que le fondateur a acquis à travers ses combats.

Les secrets que je vous ai dévoilés ne sont rien d’autres que mes secrets personnels et n’ont rien à voir avec ceux conçus par les grands escrimeurs du passé. Certains les jugeront totalement futiles. Cependant ils peuvent devenir pour vous l’occasion de modifier votre kendo, ou même votre vie, car comme je l’ai mentioné plut tôt: le kendo se fonde sur la notion de jitoku. Les secrets exigent toujours de se réaliser dans la pratique. Après avoir lu mes secrets, si vous les avez jugés utiles de quelque manière, soyez aimable de les appliquer dans votre pratique du kendo. Au risque de passer pour un présomptueux, j’ai écrit ce que je pensais sans détour.