le jour où j’ai décidé de m’entraîner en toute…
L’instructeur de kendo était un commerçant du coin. L’autre personne qui veillait à ce que nous ne nous esquivions pas était ma mère, qui gardait toujours un œil attentif sur nous. Puis, le nombre d’enfants qui pratiquaient le kendo augmentant progressivement, nous avons eu la possibilité d’installer un petit dojo en ville. A cette époque le kendo était extrêmement populaire, comme le base-ball. Des dojo s’ouvraient ici et là, nous nous entraînions dans différents clubs et il y avait des tournois toute l’année. Jusqu’au collège je n’étais pas attiré plus que ça par le kendo. Mais ma mère adorait la victoire par dessus tout. Ainsi, elle était aux anges quand je gagnais et ne cessait de m’adresser des compliments. Je crois bien que je m’entraînais si durement au kendo uniquement pour voir la réaction de ma mère.
J’étais vraiment un élève pénible au collège et un jour ma mère m’incita à aller m’entraîner au lycée PL de Gakuen, dont le kendo était réputé. Les fondamentaux, kirikaeshi, kakari-geiko, oikomi et ji-geiko étaient vraiment rudes, et le haut niveau technique de l’école fit fondre ma confiance en moi. La rigueur des entraînements ainsi que la différence de force m’apparurent comme une évidence et j’eus l’impression d’assister pour la première fois à du vrai kendo. Même ma mère, pourtant si forte, en semblait hébétée. Pourtant, ce fut aussi le moment où je décidai de vraiment m’entraîner le plus sincèrement possible. Je décidai donc d’aller au lycée PL de Gakuen. Ceci modifia profondément mes sentiments à l’égard du kendo. J’étais impatient d’aller à l’école et de découvrir comment mon kendo allait se comporter. A l’époque le slogan de PL était « Conquérir le Japon« . On s’entraînait du matin au soir, et je me mis moi aussi, peut-être plus que quiconque, à chérir l’idée de devenir un jour le grand vainqueur du tournoi national des lycées.