Les paroles inspirées d’un marathonien
A l’été de ma troisième année, je parvins à sortir des qualifications lors du tournoi national des lycées à la fois en individuel et en équipe. C’était la première marche pour atteindre mon rêve.
Un jour que je regardais la télévision il y eu une interview de Tsumuraya Kokichi, qui remporta la médaille de bronze au marathon des J.O. de 1964. En réponse à la question « comment faites-vous pour courir si bien même sous la pluie?« , il répondit « le marathon se court quel que soit le temps« . Cela me donna une idée. Je me demandais ce qui se passerait si je faisais une compétition de kendo sans avoir dormi.
Le lieu où mon rêve allait se concrétiser était la préfecture d’Iwate: c’est là que se tenaient le tournoi national des lycées. Les étés dans la région de Tohoku, où se trouve Iwate, sont extrêmement chauds et on m’avait dit qu’il était difficile de dormir. Je décidai de participer à l’entraînement du matin qui commençait juste après 5h, sans avoir dormi. Pendant les quatre ou cinq premiers jours j’étais complètement léthargique, je ne parvenais pas à bouger comme je le voulais. Pourtant au bout d’une semaine mon corps s’est progressivement habitué au manque de sommeil et au bout de 10 jours j’avais retrouvé toute ma mobilité habituelle.
Enfin, le jour où mon rêve allait devenir réalité arriva. L’été de Tohoku était bien plus chaud et plus humide que je ne l’avais imaginé, et évidemment, je ne parvins pas à fermer l’œil de la nuit. Le jour J, mon équipe perdit lors des qualifications et je restai seul en lice dans la catégorie « individuel ». Après deux ou trois jours sans vraiment pouvoir dormir, la plupart des compétiteurs n’étaient pas en mesure de faire montre de tout leur potentiel. Ainsi, grâce aux paroles inspirées de Tsumuraya, je fus capable de réaliser mon rêve et d’exécuter des mouvements de grande qualité.