Tel un aigle
Tel un aigle perché sur le faîte d’un arbre.
Tel un aigle, de sa situation stratégique, observant sa proie.
Tel un aigle « royal » gonflant ses plumes, le regard impitoyable, prêt à fondre sur sa proie.
C’est dans cette posture, et surtout dans cet état d’esprit que l’escrimeur doit être en face de son « adversaire ». Il doit le dominer. La taille du pratiquant ne fait rien à l’affaire ; des pratiquants petits par la taille se révèlent immenses lorsque nous sommes en face d’eux. Certains pratiquants japonais plutôt frêles, doublent de volume lors des assauts.
Quel est ce mystère ? Avant toutes choses bien évidemment le travail, la longue et patiente pratique. Kihon, geiko et encore kihon, mais pas seulement.
Lorsque vous aurez acquis un minimum de technique, disons autour du 1er dan, lors des assauts, vérifiez votre posture, à partir des pieds (parallèles afin que votre buste soit face à l’adversaire), pied gauche légèrement décollé ( environ 3 cm), pied droit décollé d’une feuille de papier à cigarette (c’est-à-dire qu’il ne repose pas), puis remontez, les genoux (légèrement fléchis), les hanches (de face), la force dans le bas du ventre (tanden), les fesses serrées, les bras (sous l’aisselle droite un œuf, sous la gauche une feuille de papier à cigarette), le menton ferme (légèrement rentré), la nuque (dans le prolongement du corps), le poids du corps également répartit (voir plutôt en avant), le regard perçant, en un mot un port altier.
Et à partir de là, votre posture étant irréprochable, imaginez être un aigle sur un rocher, plus haut que votre adversaire, le regard pénétrant, gonflez votre poitrine, « glatissez* » avec un souffle venant du ventre, grandissez-vous, transmettez votre énergie à la pointe de votre sabre. Menacez, menacez encore… Déployez vos ailes… Menacez encore…
C’est fini vous avez marqué IPPON.
Souvenez-vous toujours, qu’il vaut mieux jeûner avec les aigles, que de picorer avec les poulets !
* Glatir, cri de l’aigle !