La force mentale en kendo
Il est très important de toujours garder son sang-froid et de toujours rester calme. MOCHIDA Moriji (10ème dan) fut un kendoka très célèbre qui a travaillé durement toute sa vie pour développer une force spirituelle (kokoro). Bien qu’il s’agisse d’une notion difficile à définir et à atteindre, en s’entraînant avec toujours cette haute aspiration à l’esprit c’est quelque chose que les autres sont vraiment en mesure de “ressentir”. Il en résulte ce qu’en japonais on appelle fukaku ou hin’i et que l’on pourrait traduire pas grâce ou dignité. Il s’agit de qualités que des mots parviennent difficilement à exprimer, mais dont les imitations ou les faux semblants sont aisément décelables. Ces qualités sont impossibles à imiter, il faut les développer avec sincérité, comme une quête, au cours de chaque entraînement.
Avoir un esprit inébranlable signifie maîtriser sa respiration. Une respiration contrôlée implique que la partie inférieure du corps (les jambes) soit fermement placée. TAKANO Sasaburo a dit un jour qu’il y avait trois sortes de respirations: la première vient de la poitrine, la seconde du tanden (abdomen), quant à la troisième il s’agit de la méthode de respiration shinjin. Maître TAKANO se référait à un vieux sage chinois du nom de Chuang Tsu (Soshi en japonais) qui disait que les gens normaux respirent avec la gorge tandis qu’avec la méthode shinjin on respire avec les talons. Ce que maître TAKANO voulait souligner ce que prendre une respiration que descend des poumons, passe par l’abdomen et va jusqu’aux talons, constitue la base d’une garde résolue dans laquelle la respiration est constante quel que soit l’adversaire. La partie inférieure du corps (jusqu’aux hanches) sera solide, les mouvements se feront subtilement et instantanément quelle que soit la direction, tandis que le haut du corps restera sans tension et avec la faculté de se mouvoir à l’instar d’un kaléidoscope.