LA PRATIQUE:
Le kendo est une discipline martiale mixte: hommes et femmes peuvent pratiquer et s’entraîner ensemble.
Les Entrainement:
Au Kendo Club Ventoux nous avons un entrainement type (comme beaucoup de club de Kendo).
Échauffement individuel ou en groupe.
Suburi (lit. frappes dans le vide), qui peuvent aussi s’apparenté à de l’échauffement.
Kirikaeshi, sans doute l’exercice le plus important en Kendo, il résume à lui seul près de 95% du contenu du Kendo, c’est un exercice enchaînement de frappes où l’énergie et la volonté sont à l’épreuve.
Kihon, ce sont des frappes et techniques de Kendo qui sont travaillées, cette partie est celle qui change le plus souvent d’un cours à l’autre, elle est choisie en fonction du niveau des pratiquants et des besoins par l’enseignant. La recherche à ce moment du geste parfait est de rigueur !
Le temps des Geiko (comprenez combats) dure entre 15 min et 30, ils occupent donc une large plage horaire sur le cours.
Il est important de finir le cours par un kirikaeshi pour repartir chez soi avec une bonne forme de travail qui a pu se dégrader lors des combats.
Le cours commence et se termine par un salut et une courte méditation (Mokuso).
Les Combats:
Les geiko se font généralement à la fin du cours, ils permettent de mettre en œuvre, dans une situation réelle de confrontation, ce qui a été vu pendant le cours ainsi que de juger de l’efficacité de son escrime dans le de combat.
Les combats en Kendo sont éprouvants, mentalement et physiquement, les coups étant portés à force et vitesse réelle l’engagement y est total ! Sans être brutaux, les combats sont véritablement violents.
Les Katas:
Ce sont des combats codifiés, ils sont pratiqués avec un bokken, un sabre en bois, à l’instar du shinaï plus souple qui est utilisé en Kendo.
Cette fois les frappes ne sont pas portées et les katas se pratiquent sans armure.
Il s’agit de la reprise de vrais combats qui ont eu lieu, c’est la ZNKR (la fédération de Kendo Japonaise qui chapote tout le Kendo au niveau mondial) qui a codifié ces combats et qui réglemente les katas. Il existe 10 katas de Kendo en tout. Ils permettent de créer un pont entre le combat au shinaï et la tradition séculaire avec le katana, ici remplacé par le bokken pour des raisons évidente de sécurité.
A la fois travail de mémoire, de concentration et d’énergie, les katas sont un gage de la compréhension et de la maîtrise de l’escrime d’un pratiquant, c’est pour ça notamment qu’il fait partie des passages de grades dès les Kyu (niveaux de débutants).
Les Grades :
En Kendo il existe 2 classes de grades, les Yudansha et les Kyusha.
Les Kyusha sont composés par tous les niveaux sous le Shodan (de 6 éme kyu à 1er kyu), ce qui correspond aux ceintures de couleur du Judo, le 1er kyu correspondant à la ceinture marron.
Les Yudansha sont composés par tous les niveaux égaux ou supérieurs au Shodan (ceinture noire, 1er dan, jusqu’au 8 éme dan).
Un grade s’obtient toujours lors d’un examen de pratique, composé par des kata, des kirikaeshi et des combats, un jury composé de 5 experts décideront si la prestation est à la hauteur du niveau requis.
Les Frappes valables:
En kendo, au-delà d’un éventail de techniques très large, il n’existe que quelques frappes possibles.
Les 4 coupes : au front = MEN, aux poignets = KOTE, à l’abdomen = DO et le coup d’estoc = TSUKI.
Pour être valable chacune de ces frappes devront être considérées comme de vraies coupes « amputant » ou « tuant » (mettre hors de combat) son adversaire, faites sur la bonne cible (MEN, KOTE, DO et TSUKI) avec la bonne partie du « sabre » (le premier tiers de la lame, celui qui coupe le plus sur le katana).
Le pratiquant débutant devra se nantir au plus vite de la notion de KI-KEN-TAï NO ICHI (l’énergie, le sabre et la forme du corps en un seul moment) qui lui oblige à distribuer des frappes (uchi) bien préparées, énergiquement avec une belle et bonne forme de corps.
Restera enfin à démontrer son Zanshin (garder un esprit de vigilance accrue sur tout l’assaut, voir préparer déjà le suivant).
Pour résumer il ne s’agit pas en Kendo de « toucher » son adversaire pour marquer un point, pas de contrôle électronique donc comme en escrime occidentale. Il faudra trois juges couvrant tous les angles du combat en compétition pour déclarer de façon majoritaire (2 sur 3) si point il y a de marqué ou pas.
Pour conclure sur une parole de Hanshi (très haut gradé) : « …il faut se dire faisons un combat loyal et droit. Vous en serez remercié quel qu’en soit le résultat ».
L’important étant de donner le meilleur, de travailler, la victoire n’étant qu’une satisfaction très éphémère.
CONSEILS:
« Comment aborder le Kendo ?
(Inspiré d’une chronique de Gérard Pons, 3ème dan)
En premier lieu : uniquement comme un « sport », les débutants devront surtout s’exercer à « marquer » des points avant toute autre chose, pour cela une très bonne condition physique ainsi qu’un bon sens du combat sont indispensable, le dépassement de l’autre doit se faire avant le dépassement de soi même.
Il ne s’agit pas de se bagarrer comme des chiffonniers au Dojo mais se donner à 100 % tant physiquement que mentalement dans le combat, avec la ferme intention d’aller « couper » son partenaire/adversaire.
Etape donc obligatoire (et souvent longue) avant d’aborder les subtilités philosophiques de l’art martial que l’élève pourra, ou pas, aborder le temps de sa pratique.
Autre objectif : la rigueur, venir s’entraîner par tous les temps, être capable de se faire violence malgré les impératifs de la vie, ceci permet de renforcer son caractère, venir régulièrement aux DEUX cours par semaine est un minimum pour pouvoir prétendre pratiquer sérieusement et bénéficier pleinement de ce que pourrait vous apporter le Kendo.
Le « Kendo forme (ou forge) l’être humain par le sabre », le « Kendo commence et se termine par la courtoisie », votre pratiques EST votre investissement, plus vous transpirerez et souffrirez au Dojo plus vous aurez de bénéfices, dans la pratique elle-même mais aussi dans la vie de tout les jours.
Voilà donc mon conseil : donner sans compter, rigueur, humilité, transpiration, douleur même parfois sont vos bagages pour les prochains mois ou prochaines années de Kenshi (pratiquants de Kendo). »
Laurent BOUVET – Enseignant au Kendo Club du Ventoux